Petit mais puissant !

Ça y est je l’ai eu… Le Chikungunya !
On allait repartir en Europe après une semaine paisible de détente et de douceur entre mer et soleil lorsque tout à coup j’ai senti une douleur dans le pouce droit.
Avant de penser à une problématique psychologique, j’ai pensé banalement à la pluie qui venait de tomber et à laquelle j’étais peut-être sensible !
Et bien rien de tout ça, c’étaient les premiers signes du Chikungunya.
Après, tout s’est déroulé très vite : terribles douleurs articulaires et fièvre élevée à plus de 40°.
Imaginez que, durant 48 heures, vous ne pouvez bouger la moindre parcelle de votre corps.
Ça veut dire que si vous avez soif et que la bouteille d’eau est près de vous, vous allez la regarder un moment tellement vous êtes fatigué et, entre-temps, vous vous endormez.
Deuxième étape : vous vous réveillez et essayez de rouler près de la bouteille mais une fois là, nouvelle pause, vous redormez.
Troisième étape une âme charitable vous donne la bouteille mais vous êtes bien incapable d’en ouvrir le bouchon, toutes vos articulations sont bloquées et douloureuses, rien ne marche.
Bref, épuisé, vous vous rendormez (sans avoir bu) sauf si, comme moi, vous bénéficiez d’un garde malade attentif.
Le problème, c’est que mon garde malade a eu la maladie le lendemain.
Donc alités, tous deux dans le même état, il nous a fallu une troisième personne pour s’occuper de nous.
Après, c’est tout bête, on se remet un peu, on marche en travers, le dos courbé, on dort moins mais arrive la phase où on se couvre de boutons et tout recommence. Ce qui rend l’événement moins personnel, c’est de savoir que presque la moitié de la population de la Guadeloupe est touchée par ce virus.
Si j’avais su qu’une si petite bête pouvait faire autant de dégâts…
Mais si une petite bête est aussi puissante, cela signifie aussi quelque chose de très positif : nous, qui semblons insignifiants et impuissants par rapport à tout ce qui se passe sur Terre, nous sommes donc capables d’inoculer d’autres virus qui vont gagner la planète entière. Celui de l’Amour, de la joie, de la compassion… alors on va choisir le virus à inoculer et nous allons piquer le premier passant.
Au boulot ! Si c’est pas une bonne nouvelle, ça : nous allons donc, tout seul, tout petit, tout banal, changer le monde.
Chaleureusement et joyeusement vôtre,
Anne Givaudan

Recette pour le Chikungunya :
Comme il n’y a aucun traitement spécifique pour enrayer ce « problème » nous avons pris du chlorure de magnésium et croyez-moi, c’est efficace.